Russie-Afrique : Poutine réaffirme le soutien de la Russie aux pays africains
Le week-end du 9 et 10 novembre 2024, Sotchi, dans le sud-ouest de la Russie, a accueilli une conférence ministérielle Russie-Afrique réunissant des responsables de près de cinquante pays africains.
Cet événement a été marqué par une déclaration de soutien forte du président russe, Vladimir Poutine, lue par son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Ce sommet fait suite aux précédents sommets Russie-Afrique en 2019 et 2023 et souligne l’importance croissante des relations entre Moscou et le continent africain.
Dans sa déclaration, Vladimir Poutine a réitéré l’engagement de la Russie à soutenir les pays africains dans divers domaines. Ce soutien se concentrera sur des enjeux tels que le développement durable, la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme, la gestion des maladies épidémiques, ainsi que la résolution des problèmes alimentaires et des conséquences des catastrophes naturelles. « Notre pays va continuer d’apporter son soutien total à nos amis africains », a affirmé Poutine, insistant sur l’importance de renforcer les liens russo-africains dans les années à venir.
Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Russie, a souligné les progrès réalisés dans les différentes dimensions de la coopération entre Moscou et les pays africains, malgré les obstacles imposés par l’« Occident collectif », terme que la Russie utilise pour désigner les États-Unis et leurs alliés. Cette coopération a été particulièrement renforcée dans les secteurs de la sécurité, des infrastructures et de la lutte contre les crises sanitaires et humanitaires.
La conférence s’est tenue dans un contexte international marqué par des tensions géopolitiques, notamment après le sommet des Brics à Kazan, en octobre 2024, où Poutine avait critiqué la politique d’isolement et de sanctions imposée par l’Occident.
Dans cette optique, la Russie cherche à intensifier son influence en Afrique, avec un discours axé sur le rejet du néocolonialisme et la promotion d’un « ordre mondial plus juste », une position qui trouve un écho favorable auprès de certains dirigeants africains.
Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères du Mali, a pris la parole lors de la conférence pour rappeler que la Russie, contrairement à l’Occident, n’a jamais été une puissance coloniale. « La Russie n’est pas une puissance coloniale », a-t-il affirmé, précisant que Moscou a soutenu les peuples africains et d’autres nations dans leur lutte contre le colonialisme. Cette vision est partagée par d’autres responsables africains qui voient dans l’engagement de la Russie un soutien à leur indépendance face aux anciennes puissances coloniales.
Le discours de Vladimir Poutine et les échanges lors de cette conférence montrent la volonté de la Russie de renforcer ses liens avec le continent africain, un partenaire stratégique dans divers secteurs, y compris la lutte contre le terrorisme, le développement économique et les questions de sécurité. Le soutien de la Russie s’inscrit dans un cadre plus large de diplomatie russe en Afrique, visant à contrer l’influence de l’Occident et à renforcer la position de Moscou en tant qu’acteur clé sur la scène internationale.