Mozambique, élections, manifestations : la police disperse des protestations à balles réelles

Des manifestations ont éclaté au Mozambique mercredi, marquées par la dénonciation de fraudes lors des élections générales d’octobre.

La police a dispersé l’un des rassemblements à balles réelles, selon des témoins et la presse locale. Le journal Ikweli rapporte que deux personnes ont été tuées et deux autres blessées lors de heurts à Nampula, une grande ville du nord du pays. Plusieurs témoins ont confirmé ces événements à l’AFP.

Vers 8h00, un groupe de jeunes manifestants s’est rassemblé dans le quartier de Namicopo pour se diriger vers le centre-ville. La police a rapidement fermé les accès au quartier et a commencé à tirer sur les manifestants, a expliqué Ivaldo Nazare, un militant de la société civile, à l’AFP. Les tensions ont intensifié la contestation des résultats électoraux, menée par l’opposant Venancio Mondlane, qui revendique la victoire aux élections du 9 octobre.

Les partisans de Mondlane ont également bloqué la circulation à la frontière de Ressano Garcia, où des dizaines de camions à destination de l’Afrique du Sud ont été immobilisés. La BMA, l’Autorité sud-africaine de gestion des frontières, a suspendu le transit au poste-frontière de Lebombo en raison d’une « manifestation intense ». Selon Fenias Matavel, un des manifestants, « Nous fermons la frontière pour attirer l’attention et montrer au monde ce qu’il se passe. »

Les élections générales du 9 octobre ont été qualifiées de « plus frauduleuses depuis 1999 » par l’ONG Public Integrity Center (CIP). Le Conseil constitutionnel du Mozambique doit toutefois valider les résultats avant l’investiture prévue en janvier du candidat du Frelimo, Daniel Chapo, qui succédera à l’actuel président, Filipe Nyusi.

Depuis le 19 octobre, les violences post-électorales ont causé la mort d’au moins trente personnes, dont deux figures de l’opposition, selon Human Rights Watch. La semaine dernière, des manifestations à Maputo ont également causé des victimes, marquant un climat de contestation de plus en plus intense dans le pays.

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