Militaire : Les chefs d’État du Gabon, du Tchad et de la Côte d’Ivoire ne demandent pas le retrait français
Jean-Marie Bockel, envoyé personnel d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, a affirmé dans une interview à France 24 qu’aucun chef d’État du Gabon, du Tchad ou de la Côte d’Ivoire n’a demandé le départ des troupes françaises. Selon lui, l’enjeu principal réside dans la qualité du partenariat, plutôt que dans le nombre de soldats déployés.
Bockel a précisé que le dispositif militaire français, qui inclut des bases au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Gabon et au Tchad, est en cours de reconfiguration. La presse a rapporté que les effectifs pourraient être réduits à une centaine de soldats par base au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, tandis que le Tchad accueillerait environ 300 soldats. Ces bases seraient désormais intégrées à des infrastructures locales, renforçant ainsi la coopération avec les pays hôtes.
Au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a déclaré que la souveraineté nationale était « incompatible avec la présence durable de bases militaires étrangères ». Cependant, Bockel estime que l’emploi du mot « durable » offre une certaine flexibilité, d’autant que le Sénégal est actuellement dans une période électorale sensible, avec des législatives prévues le 17 novembre.
Concernant le retrait des troupes françaises du Mali, du Niger et du Burkina Faso, souvent perçu comme un échec pour Paris, Bockel nuance. Selon lui, l’opération Barkhane a évité des effondrements étatiques dans ces pays en proie à des menaces jihadistes. Il admet toutefois un « échec politique », mais rejette l’idée d’un échec militaire ou tactique.
Les recommandations relatives à ces ajustements militaires figurent dans un pré-rapport classifié récemment remis au président Macron. Cette évolution marque une volonté de renforcer des partenariats militaires plus intégrés et adaptés aux besoins spécifiques de chaque pays africain concerné.