Mali : Le Premier Ministre Choguel Maïga brise le silence et défie Assimi Goïta (vidéo)
Lors de la commémoration de la libération de Kidal, le Premier ministre malien, Choguel Maïga, a profité de l’occasion pour exprimer publiquement ses divergences avec le chef de la Transition, le Général Assimi Goïta. Ce discours, prononcé devant une audience nombreuse et attentive, révèle des tensions profondes au sein des autorités de Transition au Mali.
Choguel Maïga n’a pas mâché ses mots en dénonçant l’absence de débat autour du report des élections. « J’ai appris dans les médias que la Transition a été prolongée, alors que j’ai signé le décret qui fixe sa fin en 2024 », a-t-il déclaré. Selon lui, aucun débat n’a eu lieu au sein du gouvernement à ce sujet, une situation qu’il considère comme un mépris pour son rôle de Premier ministre.
Autre point soulevé par le Premier ministre : la prolifération des partis politiques. Malgré les recommandations des Assises nationales de la Refondation visant à réduire leur nombre, Choguel Maïga affirme que 100 nouveaux partis ont vu le jour entre 2021 et 2022. Une situation qu’il qualifie d’absurde et qui, selon lui, alimente l’instabilité politique.
Le Premier ministre a rappelé que la Transition avait été fixée à 24 mois, devant s’achever le 26 mars 2024. Pourtant, cette date semble désormais dépassée. « Elle a été reportée sine die, unilatéralement », a-t-il insisté, regrettant d’être informé des décisions à travers les médias, comme un simple citoyen.
Les critiques de Choguel Maïga suscitent des interrogations. Certains observateurs pensent qu’il cherche à préparer le terrain pour une sortie politique ou à détourner l’attention de son éventuel limogeage. D’autres estiment qu’il aurait dû démissionner pour marquer son désaccord, ce qui aurait renforcé sa crédibilité.
Face aux divisions internes et aux critiques, Choguel Maïga appelle ses partisans à faire preuve de « patience stratégique ». Mais au sein du Mouvement du 5 Juin (M5-RFP), son silence prolongé sur certains sujets divise.