USA : Donald Trump envisage de déclarer l’état d’urgence national pour expulser massivement les migrants
Lundi, Donald Trump a annoncé son intention de déclarer l’état d’urgence national pour mettre en œuvre son projet d’expulsion massive de migrants, un projet qui suscite déjà de vives inquiétudes tant sur le plan humain qu’économique. Selon des informations récentes, l’administration Trump envisage l’utilisation des forces armées pour faire face à ce qu’il appelle l' »invasion » permise par l’administration Biden. Le milliardaire républicain a confirmé sa position en réagissant directement à une publication sur Truth Social.
Tom Fitton, directeur de l’organisation conservatrice Judicial Watch, a publié sur la plateforme Truth Social que l’administration Trump prévoyait de déclarer l’état d’urgence et d’utiliser des ressources militaires pour gérer l’immigration illégale. Le message a été succinctement validé par Trump, qui a simplement commenté : « C’est vrai! ». Ce projet s’inscrit dans la lignée des politiques d’immigration strictes de l’ex-président, qui souhaite intensifier les expulsions de plus de 11 millions de migrants en situation irrégulière, selon les estimations.
Les organisations de défense des droits humains expriment des inquiétudes majeures quant aux conséquences de ce projet sur la population migrante, déjà vulnérable. Selon elles, une telle politique risquerait de causer des violations des droits fondamentaux et de créer des tensions sociales aux États-Unis.
Sur le plan économique, des économistes avertissent que la mise en œuvre de ce programme pourrait avoir des répercussions dramatiques. Le renvoi de millions de travailleurs migrants, notamment dans des secteurs cruciaux de l’économie, pourrait exacerber la pénurie de main-d’œuvre déjà existante aux États-Unis, ce qui pourrait ralentir la reprise économique après la pandémie.
La Constitution des États-Unis permet au président de déclarer un état d’urgence national dans des situations exceptionnelles. Lors de son précédent mandat, Donald Trump a utilisé cette prérogative pour obtenir des fonds destinés à la construction du mur à la frontière avec le Mexique, une mesure qui avait déclenché des débats houleux sur le respect des droits des migrants.
Avant sa prise de fonctions prévue pour le 20 janvier, Donald Trump a signalé qu’il agirait rapidement sur cette question. Il a nommé plusieurs figures de la ligne dure sur l’immigration à des postes-clés, dont Tom Homan, l’ancien directeur de l’ICE, qui a été désigné « tsar des frontières ». Homan, qui avait supervisé une politique controversée de séparation des familles migrantes entre 2017 et 2018, est connu pour ses positions sévères contre l’immigration illégale. Dans une déclaration faite en juillet, il a mis en garde les migrants : « Si vous êtes ici illégalement, vous feriez mieux de surveiller vos arrières. »
La proposition de Donald Trump de déclarer l’état d’urgence national pour expulser massivement les migrants soulève des préoccupations à la fois sur le plan juridique, humain et économique. Le projet de recourir à l’armée pour gérer les expulsions et renforcer la sécurité à la frontière est une mesure radicale qui pourrait marquer un tournant dans la politique migratoire américaine. Toutefois, la mise en œuvre de cette stratégie risque de susciter des contestations judiciaires et des mobilisations de la société civile, tout en exacerbant les défis économiques du pays.