Côte d’Ivoire : Ce que le gouvernement pense de l’arrestation d’Apoutchou National

Lors d’une conférence de presse à l’issue du Conseil des ministres, Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement de Côte d’Ivoire, est revenu sur l’arrestation de Stéphane Agbré, connu sous le pseudonyme d’Apoutchou National, un influenceur très suivi sur les réseaux sociaux.

L’affaire, qui a secoué les plateformes sociales, soulève des interrogations sur la régulation des comportements financiers et la pression internationale sur la Côte d’Ivoire, récemment inscrite sur la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).

Apoutchou National a été interpellé après avoir exhibé une somme d’argent considérable sur ses réseaux sociaux. Cette publication est intervenue peu après la publication du rapport du GAFI, qui a classé la Côte d’Ivoire parmi les pays nécessitant des efforts accrus dans la lutte contre le blanchiment de capitaux.

Bien que l’arrestation ait alimenté les discussions sur les réseaux sociaux, Amadou Coulibaly a tempéré l’importance de cet événement, précisant qu’il ne s’agissait pas d’un cas exceptionnel. Selon lui, le pays a régulièrement mené des actions similaires face à des comportements de personnes exhibant des fortunes douteuses.

Le ministre a rappelé qu’il ne fallait pas nécessairement lier cette arrestation aux exigences du GAFI, rejetant l’idée d’une corrélation directe entre les deux événements. « Ce n’est pas la première fois que les services de l’État interpellent quelqu’un qui s’est exhibé avec des liasses de billets. Ce n’est pas nouveau », a-t-il souligné. Il a également cité l’exemple d’un député interpellé par le passé pour des faits similaires.

L’arrestation de Stéphane Agbré et de ses complices, Leonel PCS et un autre prévenu, est liée à plusieurs accusations graves. Les trois hommes sont poursuivis pour des faits d’infraction à la réglementation des relations financières extérieures des États, de blanchiment de capitaux, de prise de paris illicites sur les réseaux électroniques, et de transfert d’argent dans le cadre de jeux d’argent illégaux.

Apoutchou National a affirmé que l’argent exhibé ne lui appartenait pas, mais à son complice Leonel PCS, qui peine à justifier la provenance de ses fonds. Tous les trois ont été placés sous mandat de dépôt après leur interrogatoire, et la justice ivoirienne devrait déterminer les suites de cette affaire en fonction des résultats de l’enquête.

Cette arrestation intervient dans un contexte de surveillance accrue sur la gestion des flux financiers en Côte d’Ivoire. L’inscription du pays sur la liste grise du GAFI renforce la pression internationale pour une plus grande transparence des opérations financières et une répression plus sévère du blanchiment d’argent.

Bien que le gouvernement ivoirien insiste sur le fait qu’il n’y a pas de lien direct entre l’affaire Agbré et les exigences du GAFI, cette arrestation pourrait envoyer un message fort sur la volonté du pays de renforcer la régulation de ses pratiques financières et de respecter les standards internationaux.

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